Histoire d'Empire

Résumé de l’histoire impériale et des Âges qui précédèrent l’avènement des Théodoric.


Premier Âge : Règnes et États des Empires de la Lune.
Les plus avertis des historiens s’accordent pour admettre que le début de l’histoire du monde se situe aux temps lointains de l’avènement du règne de la Lune. Cette divinité, à présent oubliée et mystérieuse, fût la source d’un règne théocratique admis, dit-on, sur la majorité du territoire du Monde, et qui perdura pendant mille ans.
De cette époque ne subsistent que de rares traces, tels de mystérieux monuments que les chercheurs admettent comme étant des preuves réelles de l’existence de cette époque. Car on ignore actuellement quel était le fonctionnement précis de ce système. Les plus érudits des historiens ne connaissent eux-mêmes que fort peu de faits historiques précis, et encore parmi ces événements relatés dans d’antiques chroniques, nombreux sont ceux qui sont perçus comme étant de pures légendes, ou des fantasmes de l’imagination populaire.
Ce dont on est absolument sûr, c’est que la fin du règne de la lune fut brutal. Des chroniqueurs anciens évoquent en effet un véritable massacre, étendu à l’échelle mondiale, des dirigeants lunaires. On dit que le culte de la Lune, tel qu’il existait à l’époque, a amené de nombreuses exactions contre les fidèles mêmes du culte, et que les habitants du monde, soumis à cette influence néfaste, finirent par se révolter d’eux-mêmes contre les charges que faisaient peser contre eux, sinon la divinité elle-même, du moins son clergé. Après mille ans de règne, il faut croire que ce clergé tout puissant fini par sombrer sous le pouvoir excessif qu’il s’était accordé, que les dissensions internes en son sein finirent de le scléroser, et que la légitimité du culte finit peu à peu par se ronger elle-même. On parle donc d’immenses bains de sang, au cours desquels les représentants du clergé ainsi que ses derniers fidèles furent massacrés jusqu’au dernier, dans une épuration théologique sans précédent dans l’histoire du monde, et qui ne revit plus jamais le jour. On sait que le culte de la Lune fut interdit dans les années qui suivirent ces guerres, et que la divinité elle-même finit par se taire et disparaître dans l’infini du cosmos. Certains écrits prétendent que des groupes restés fidèles à la Lune partirent en exil au-delà des mer, et que d’autres survirent un temps, cachés au reste du monde, entretenant une foi secrète malgré l’interdit dont elle avait été frappée.
La disparition du Règne de la Lune eût comme conséquence une longue période d’incertitude et de troubles divers, chaque peuple autrefois fédérés par le Culte recherchant à présent les moyens de sa propre survie, et une organisation politique, théologique et sociale qui lui serait propre.

Le deuxième Âge
Au court des 550 premières années de ce que l’on s’accorde à nommer le Deuxième Âge du monde, les différentes races présentes sur la terre se rassemblèrent entre elles. Autrefois fédérés par le Culte lunaire, chaque peuple (Humain, Elfe, Orque…) s’attribua, bien souvent par la force, un territoire. Le monde fut donc, par la force des choses, divisés en territoires raciaux qui, une fois constitués, se refermèrent sur eux-mêmes. Ces territoires raciaux existent toujours à l’époque actuelle : ce sont les Steppes orques, la Terre des elfes noirs, la terre des trolls, les Hordes gobelines, etc…
Seules deux races continuèrent à entretenir une certaine forme de relation socioculturelle, basée pour chacune d’entre elles sur des mythes et légendes qui laissaient entrevoir entre elles
une certaine parenté : les elfes et les humains. Ainsi, on dit que ce fut 548 ans après la fin du règne de la Lune que fut fondé la république de Lörendiel, ou Rassemblement des justes. Ce territoire humano-elfique rassemblaient les pays connu aujourd’hui sous le nom de Loren, Caïnavel, le duché de Clerheid, la forêt impériale, Varten, Misandra, Dworth, une partie de la Lombardie, Tarn, les 5 Karaks, Gyr, Lillnois, ainsi qu’une partie des terres des hordes barbares du Sud.
La création de cette immense territoire et l’unification des peuples elfiques et humains perdura pendant 100 ans. Cent années pendant lesquelles les deux peuples dominèrent le monde grâce à leur alliance. On dit que c’est cette courte période d’association qui donna toutes les bases culturelles, politiques et religieux de l’organisation actuelle du monde. Malheureusement, une telle prospérité ne pouvait pas durer. Au sein des deux races, certains individus commencèrent à remettre l’organisation du Lörendiel en question. Ces tensions, mêlée aux pressions que faisaient peser les autres races sur les Hommes et les Elfes (et parmi celles-ci, il faut mentionner les actions néfastes qu’entreprirent les Elfes noirs, exclus du peuples des elfes depuis l’Aube des temps, et haïssant l’Homme), aboutirent au déclenchement, en l’an 348 du deuxième Age, de la guerre entre les Humains et les Elfes. Ce conflit perdura une soixantaine d’années, entrecoupées de périodes d’un calme relatif pendant lesquelles la guerre se résumait à de simples escarmouches, régulières mais somme toute dérisoires comparée aux véritables grandes batailles qui rythmèrent cette période. La quatrième et dernière de ces guerre, dite la bataille du Cleirheid ou Cleirheidwarick, eût lieu en l’an 708 du deuxième Âge. Si elle n’aboutit pas à la révélation d’un véritable vainqueur parmi les deux peuples, elle contribua néanmoins de part sa violence extrême à la cessation des hostilités, qui fût entérinée deux années plus tard par le traité de Boddlegjá (dit Traité de la Dissolution). Ainsi fût promulguée la dissolution de l’alliance humano-elfique, et l’affaiblissement majeur des peuples dominants du monde. C’est ainsi qu’à peine sorti de leur affrontement fratricide, les Hommes et les Elfes durent faire face aux guerres de conquêtes répétées que lancèrent contre leurs territoires les autres races du monde, profitant de leur affaiblissement. Cette période, marquée par les guerres, fut aussi celle de la fondation des différentes nations des Hommes et de la Lören, territoire elfique. Le morcellement de l’ancien peuple de la Lune se poursuivait : après que les races se soient séparées d’entre elles et se soient fixées sur des territoires terriens précis, ce fut au sein même des races que les divergences d’opinions se manifestèrent. Pour se limiter à l’histoire du peuple des Hommes, on vit donc l’apparition de royautés humaines indépendantes, dont les différents duchés et principautés actuelles sont les héritières. Pendant un peu plus de deux cents ans, les nations survécurent ainsi, se coupant les unes des autres, se faisant des guerres de conquêtes, renforçant leur isolement, et luttant contre les fréquentes razzias qu’effectuaient contre elles les peuples orques et gobelins, profitant de l’affaiblissement de l’ancien pouvoir dominant du monde. Deux cent années suffirent aux Hommes et aux Elfes pour réduire à néant les fruits de leur collaboration passée. Cette période fût marquée par un recul général du développement tant technologique que culturel, et une forte dose d’obscurantisme peureux.
Cette dispersion des forces devait profiter à d’autres. C’est en l’année 966 du deuxième Âge, année maudite entre toutes, que ceux que l’on allait appeler les Hommes de Karaks firent leur apparition sur l’échiquier du monde. Basé sur les îles du sud et l’actuel territoire de Myrtha, le peuple Karak avait jusque là vécu en autarcie dans son territoire, sans se préoccuper aucunement des querelles intestines qui rongeaient les autres pouvoirs du monde. Plusieurs théories ont vu le jour quant aux origines de ce peuple : beaucoup prétendent que les hommes de Karaks sont en réalité les descendants et héritiers direct du culte lunaire, réfugiés là après les massacres sur lesquels se termina le Premier Âge, et dont l ‘évolution se serait passée en totale autarcie quant au reste du monde, vue l’interdiction et le génocide perpétré sur leurs ancêtre par les autres peuples. D’autres au contraire ne voient dans le peuple Karaks
que de simples barbares, aux ressources certes impressionnantes, mais qui ne seraient en rien les héritiers d’une culture millénaire telle que celle de la Lune. Quoiqu’il en soit, les Karaks, « ni homme ni bête » d’après les textes anciens, ont du présenter un aspect de la vie totalement inconnu dans le reste du monde. Parmi les défenseurs de la théorie des origines lunaire des Karaks, nombreux sont ceux qui défendent l’idée d’une race issue des métissages en milieu fermé entre les ancien fidèles de la Lune – culte qui rassemblait, rappelons-le, toutes les Races pensantes que le monde ait connu. Ces théories subsistent encore aujourd’hui dans l’esprit de certains érudits, bien qu’elles n’expliquent en rien une évolution raciale si rapide, ni la nature du culte auquel se référaient les Karaks, chaotique, néfaste, et auprès duquel le culte lunaire devait passer pour une vaste plaisanterie. Quoiqu’il en soit, l’invasion des Karaks dans le reste du monde fut fulgurante. Cinq années après les débuts de leurs conquêtes, leur progression dans les terres du continent avait été telle que les territoires de l’actuelle Lombardie, de la principauté de Dworth, du grand désert d’Altoth, des hordes Tonquas, Ryp et Yppal, de Varten, de Missandra, et d’une partie de la forêt impériale, étaient tombées sous leur domination. Les exactions furent nombreuses lors de cette funeste et rapide conquête, les Karaks étant coutumiers de la pratique des sacrifices humains pour l’honneur de leur dieux. L’apogée de cette sinistre invasion se situe aux alentours de l’an 972. Cette date voit en effet le commencement de la riposte des autres peuples du monde. Bien vite, il apparut que la puissance des Karaks étaient telle que seule une nouvelle association des peuples menacés pouvaient leur donner une chance de conserver leur mode de vie, leur liberté, leur culture, voire leur existence. C’est ainsi que naquit ce que l’on nommera plus tard l’Alliance universelle, qui vit se recouper les intérêts de toutes les royautés humaines, ceux du peuple des elfes, et du peuple nain. Grâce à l’alliance de ces peuples, menée par une coalition entre les régions de Lören, de Gyr, de Crobikarn, de Tarn, de Lillnois et de Cleirheidt, l’avancée Karaks fut stoppée en 973 lors de la bataille de la Clairière, nommée ainsi car elle se déroula au beau milieu de l’actuelle forêt impériale, aux abords du Duché de Cleirheidt. Six autres années de combats furent nécessaires pour aboutir enfin, en 979, à la destruction de Kornakyl, la capitale des Karaks, qui se situait dit-on sur l’actuelle île de Korn. Toutes les autres cités Karaks furent consciencieusement rasées par les vainqueurs, et les vaincus survivants furent déportés dans l’île d’Albona, où leur race dit-on s’éteignit peu à peu, presque aussi vite qu’elle n’était apparue 13 ans auparavant.

Le troisième Âge : l’alliance de Myrtha et la fondation de l’Empire.
L’alliance de Myrtha
La guerre des Karaks permis aux autres peuples alliés d’entreprendre la construction d’un système politique qui leur permettrait de vivre en bonne entente tout en conservant leur indépendance. Nombreuses furent les nations humaines qui s’unirent en ce temps-là : ce sont ces nations qui préfigurent l’organisation impériale actuelle. De ce temps date l’interdiction pure et simple des cultes chaotiques, démoniaques ou nécromants au sein des peuples elfes, humains, et nains, et ce afin d’éviter l’émergence d’une situation semblable à celle que venait de vivre le monde. Cette nouvelle organisation des pouvoirs aboutit à la signature du traité de Myrtha, au cours de ce que l’on s’accorde pour nommer la première année du troisième Âge du monde. Ce traité comprenait deux gros points d’accord entre les peuples : le premier de ces point accréditait le devoir d’aide que se reconnaissaient mutuellement les trois Races en cas de danger. Le second donnait aux Humains l’autorisation de fédérer leurs différentes royautés en un seul pouvoir. On vit donc l’émergence de deux assemblées politiques majeures, l’une concernant les trois races alliées, l’autre ne concernant que celle des Hommes. La ville de
Myrtha, rebâtie sur les ruines d’une cité Karaks, fut choisie comme capitale de cette alliance nouvelle. L’alliance de Myrtha était dirigée par un Conseil, auquel siégeaient des représentants de chacun des peuples ralliés dont, pour le peuple des Hommes, celui que l’on nomme l’Empereur. Il était en effet nécessaire aux humains d’unifier les différentes royautés dont était composé leurs peuples, s’il voulaient avoir une influence suffisante dans le système de l’Alliance, ce qui fut chose faite en la 35e année du troisième âge par la fondation de l’Empire. La signature du traité de Varten, qui acte cette fondation, fut suivie pour les Hommes par trois années de négociations, de tournois, et de concours, afin de savoir qui parmi les chefs d’états humains accéderait au trône impérial. En la trente-huitième année du troisième Âge, Grégor, Duc de Tarn, fut élevé à l’état de premier Empereur des Hommes, sous le nom de Théodric 1.
L’organisation de l’Empire des Hommes étaient fort différente de ce qu’elle est actuellement. En effet, le rôle de l’Empereur était plus celui du représentant des hommes auprès du Conseil de Myrtha, plutôt que la gestion réelle des affaires humaines. Dans cette première forme de l’Empire, les différents duchés conservaient une totale indépendance par rapport au pouvoir impérial. L’Empereur était élu, et s’il conservait certes le prestige de sa fonction auprès des Hommes et des autres Races, il n’avait que fort peu de choses à dire quant à la gestion de leurs terres par les familles au pouvoir dans les anciennes royautés. Et les prises de position de l’Empereur auprès du Conseil de Myrtha résultaient la plupart du temps d’une concertation entre les chefs des différentes nations humaines, dont l’empereur assumait le rôle de médiateur. Ce système impérial perdura durant environ 250 ans, jusqu’au règne du dix-septième Théodric qui débuta en l’an 291. Pendant ces 250 années, les peuples de l’Alliance de Myrtha vécurent dans la prospérité et la paix. Certes, des dissensions internes virent le jour au sein des responsables du conseil, certes les razzias des gobelins, des orques, et autres créatures diaboliques se poursuivaient occasionnellement sur les territoires de l’Alliance et de l’Empire, mais ce fut une période prospère de l’histoire du monde, comparée à celle qui avait suivi la fin de l’alliance entre les elfes et les hommes, au second Âge. C’est durant cette époque que furent lancées de vastes opérations d’exploration des terres du monde encore inconnues, et que se créèrent les liens avec les îles de Bretonnie, de Tecmen, et de Kyushu. L’Empereur des Hommes était théoriquement élu pour un règne de vingt ans. Quiconque pouvant se targuer d’un sang noble, et possédant les ressources nécessaires tant en sympathie qu’en moyens, pouvait être élu Empereur. Les règnes des quatre premiers Théodric furent une époque prospère et de découvertes, enjolivée par les bonnes relations que l’Empire entretenait avec les îles découvertes, particulièrement celle du Tecmen. Ces bonnes relations cessèrent sous le règne de Théodric 4, empereur qui passe actuellement pour fou, et qui régna 37 années, malgré la loi qui interdisait cet état de fait. Bénéficiant d’un fort taux de sympathie auprès du Conseil, il réussit à ce que ce dernier lui permette d’entreprendre en 123 une tentative d’annexion des terres du Tecmen au bénéfice de l’Empire. Cette tentative échoua lamentablement avec le désastre de la Pointe du Raz : sur ce gros rocher vinrent se briser les vaisseaux impériaux, lors d’un tempête destructrice et comme fomentée par une puissance divine. Malgré la perte presque totale de sa flotte, Théodric 4 persévéra dans sa folie, détruisant pour la construction de ses bateaux une grande partie de la forêt impériale, et ce malgré les protestations des elfes, et les avertissements du culte d’Animus. Le quatrième Empereur des hommes fut assassiné en l’an 124 par un meurtrier resté inconnu, et dont on ne rechercha pas longtemps l’identité. Il est notoire que c’est la folie de Théodric 4 qui porta le premier coup à l’édifice de l’Alliance. La rapide succession des Empereur humains qui suivit cette crise majeure en porte témoignage : durant les trente années qui suivirent le règne de Théodric 4, on ne procéda à pas moins de cinq élections impériales. Théodric 5 démissionna de son poste trois ans après son arrivée au pouvoir. Théodric 6 fut désavoué par l’ensemble des représentants non humains au Conseil.
Théodric 7 perdit la vie, dit-on, dans une escarmouche contre des gobelins dans ce que l’on nommera plus tard la Passe des Trois Morts. Théodric 8 mourut de maladie après 9 ans de règne. Quant à Théodric 9, il fut lui aussi victime d’une cabale au sein du Conseil de Myrtha. Les choses redevinrent supportables avec l’arrivée au pouvoir de Théodric le dixième, anciennement Duc de Mortevallon, mais même les efforts de ce grand monarque ne parvinrent pas à lever la méfiance des Elfes et des Nains quant aux Empereurs des Hommes, et la haine tenace et toujours actuelle que voue le peuple Tecmen au pouvoir impérial. Ces trente années d’incertitude minèrent un peu plus la confiance que d’aucun rechignaient à accorder encore en l’Alliance de Myrtha. Cette confiance s’ébranla encore à la fin du règne de Théodric 12, en 205, lorsque débuta la guerre entre Meurtril et Dworth pour la succession impériale, et qu’à la fin de celle-ci, Dworth fit scission avec l’Empire et l’Alliance. Suite à cette scission, les troubles politiques internes dans l’organisation impériale se multiplièrent. Il fallu attendre trois années avant la nomination du treizième Théodric, années pendant lesquelles, profitant de l’absence d’un représentant humain, le Conseil de Myrtha laissa la gangrène qui allait aboutir à sa dissolution se développer. Cet état de fait n’empêcha pas le règne de Théodric le quatorzième, considéré à juste titre comme le plus grand monarque des Hommes. Sous son influence, et grâce à son intuition politique qui prévoyait à plus ou moins long terme l’échec final de l’Alliance, des négociations secrètes au sein des différentes nations humaines furent entreprises, en vue de leur rassemblement futur sous une même bannière impériale.
En l’année 261, sous le règne de Théodric 16, se déclencha ce que l’on nommerait plus tard la guerre des Elfes et des Nains. Peu d’éléments sont parvenus aux oreilles humaines pour expliquer les causes exactes de ce conflit qui fut probablement l’un des plus brefs de l’histoire du monde, mais dont les conséquences furent irréparables. Ainsi, contrairement aux légendes tenaces qui continuent de circuler à propos de l’antipathie entre les Elfes et les Nains, ce conflit, relativement récent, n’aura duré que trente-trois jours. La première phase des combats se déroula dans la ville de Myrtha elle-même, au cours de cinq jours d’émeutes particulièrement sanglantes. À la fin de ceux-ci, les Elfes et les Nains présents à Myrtha quittèrent le siège de l’Alliance, pour se réfugier dans leurs territoires respectifs. On ne sait quel événement précis en fut l’origine, mais ce fut vers la fin de l’année, quelques mois après les émeutes de Myrtha, que se déroula, pendant quatre journées, la batailles de Lören. Après celle-ci, comme si suffisamment de sang des deux races avaient été versé, les deux peuples belligérants eurent l’intelligence de cesser les relations qu’ils entretenaient entre eux, et de ne pas poursuivre plus avant les opérations militaires qui auraient inévitablement conduit l’organisation du monde à sa perte. Mais le mal était fait, et ce fut au début de l’année 262 que fut dissoute l’alliance de Myrtha.

Essor et domination du deuxième Empire des Hommes
La dissolution de l’Alliance eût comme conséquence première un fort affaiblissement des trois peuples autrefois unis. Conscient de cela, Théodric 15, poursuivant les efforts de son illustre prédécesseur, continua les négociations entre les nations humaines en vue de leur rassemblement. La conséquence la plus visible de ces tractations fut, en 273, la réintégration du territoire de Dworth au sein de l’Empire.
La dernière grande guerre qui marqua le premier Empire des Hommes fut celle de Kyushu. L’Empire entretenait des relations avec cette contrée depuis environ une centaine d’années, et il n’était pas impossible à l’époque que ce grand territoire rejoigne l’Empire. À cette époque, les hommes de Kyushu avaient poussé leurs exploration bien au-delà des frontières de leur île, et leur territoire immense, comprenant outre l’île de Kyushu, l’île d’Albona et la majeure partie de l’actuelle terre des Trolls, aurait pu faire d’eux la nation la plus puissante au sein de
l’Empire. L’arrivée potentielle de ce nouveau pouvoir dans l’ordre des choses impérial ne fut pas vue d’un très bon oeil par de nombreux Ducs et Rois de territoires impériaux. L’Empereur, toujours démuni de réel pouvoir, ne put qu’appeler ses « vassaux » au calme et aux négociations, mais la maladresse de l’un des représentants de l’Empire lors de l’une de ces négociations aboutit à la colère des représentants de Kyushu, qui n’attendaient que cette occasion pour déclencher les hostilités. C’est ainsi qu’en 289 les troupes de Kyushu entreprirent de franchir la passe des Trois Morts pour se jeter sur les territoires impériaux tout proches. Le Duché de Tarn fut le premier des territoires impériaux à tomber sous les techniques guerrières extrêmement évoluées des hommes de Kyushu ; mais ces derniers, rapidement coupés de leurs bases par la montagne séparant leur péninsule du reste du continent, ne purent poursuivre leur avancée plus avant. Ils furent stoppés près de la frontière du Royaume de Crobicarn. Pendant 2 ans, les territoires conquis restèrent aux mains des Hommes de Kyusu. Jusqu’en 291, ces territoires eurent à subir l’occupation des vainqueurs, et les contraintes que cela implique. Une résistance souterraine s’organisa peu à peu, malgré les accords de paix signés entre les deux partis à la fin de l’année 289. Cette résistance pris suffisamment d’ampleur pour amener les hommes de Kyushu à tenter de reprendre leur avance, sous le prétexte que les accords de paix avaient été tacitement brisés par les actions de la résistance ; l’Empire réagit tant bien que mal, et c’est grâce à l’aide de la famille elfe de Lören que les Kyushu purent être repoussés sur leur péninsule. En 291 se déroula la Bataille de la Passe des trois morts, nommée ainsi car pendant celle-ci périrent Naladriel de Lören, chef des elfes de Lören, et l’Empereur lui-même. En plus de la mystérieuse disparition en cet endroit du sixième Théodoric, plus de cent ans auparavant, cela faisait ainsi trois grands personnages qui périrent en ces lieux. Immédiatement désigné, Théodric le dix-septième et dernier du nom entreprit de terminer la guerre contre les Kyushu. La bataille de Klaanesh (292) vit l’essoufflement des forces armées de Kyushu, et la fin de la guerre. Vaincus, mais non brisés, les hommes de Kyushu se retirèrent au Sud de la péninsule, et l’Empereur fit édifier un mur frontière dans la Passe des trois morts, chargé de contenir une éventuelle nouvelle invasion. La paix revenue, les choses n’allèrent point sans mal. En 293, le duché de Tarn fit scission avec l’Empire, accusant ce dernier de l’avoir laissé sans réagir aux mains des Kyushu pendant deux longues années. Il fut bientôt suivi en ce sens par les duchés de Caïnavel et de Lillnois, qui arguèrent de taxes et de pressions trop élevée pour entretenir un Empire qui finalement, n’avait plus de raison d’être, puisqu’il n’était qu’un lointain héritage de l’Alliance de Myrtha, dissoute depuis 21 ans. Face à ces dissidences et aux pressions qui émanaient d’autres nations, notamment la Lombardie, Théodric 17 fut obligé de rendre son titre et ses maigres pouvoirs. On dit qu’il finit ses jours dans le monastère de Saint Armand, et avec lui, finit le Premier Empire des Hommes. Néanmoins, les nations humaines n’étaient pas dupes, et elles savaient que leur salut ne dépendait que de leurs collaborations. Ainsi, même si à cette époque le pouvoir impérial avait cessé d’exister, l’association des duchés de Tarn, de Caïnavel, de Lillnois, de Gyr et de Crobicarn, permit que soit terminé le mur frontière entrepris par le dernier Théodric pour repousser une nouvelle invasion éventuelle des Kyushu. Cette construction fut terminée en 297, année où les duchés ayant participé à sa construction décidèrent de s’allier pour ne plus former qu’un seul bloc. En 299, les négociations aboutirent à la formation d’une alliance entre ces différentes nations, bientôt rejointe par la Lören elfique et le duché de Cleirheid. Quinze années plus tard, en l’an 214 du troisième Âge, Théodoric le Premier fut sacré Empereur. Accédant au trône à l’âge de 50 ans, Théodoric 1 était un grand général, demi elfe de Lören. Il fut choisi entre tous pour assumer la charge impériale en raison de la bravoure dont il avait fait preuve lors de la guerre de Kyushu, et de sa droiture lors des négociations qui suivirent l’entérinement du premier Empire des hommes. Fédérateur, il parvint tout au long de son règne à rallier les nations qui constituent encore l’Empire actuellement. À la fin de son prospère règne, qui dura cent années,
l’Empire rassemblait sous sa bannière les territoires de Meurtril, de Dworth, de Lombardie, de Missandra, de Caïnavel, de Cleirheid, de Tarn, de Crobicarn, des 5 Karaks, de Gyr et de Lillnois.
La formation géographique de l’Empire va être jalonnée de modifications chroniques et variées. Ainsi, sous le règne de Théodoric 3 sera créée la Principauté indépendante de Dworth (371), tenue par une succession de princes-évèques. La crise majeure à laquelle l’Empire du faire face fut sans conteste le règne de Théodoric 5, dit l’Insensé. Il mourut assassiné, après trois désastreuses années de règne qui virent la plus féroce guerre civile à laquelle l’Empire du faire face, et qui débuta par la scission de Meurtril, puis celle de la Lombardie et de quelques cités devenues depuis lors indépendantes (442). Le court règne de Théodoric 5 fut effacé de la mémoire des hommes par le sacre d’un second empereur du même nom, en réalité le frère du premier Théodoric 5, éloigné puis rappelé à la cours impériale.
Le règne de Théodoric 6 fut entaché par la guerre contre la Bretonie, et l’assassinat de l’Empereur, probablement commandité par Vargan le Maudit, seigneur nécromant et vampire dont les razzias étaient régulières sur les duchés de Caïnavel, de Lillnois et de Gyr. L’Empereur actuel, Théodoric 7, entrepris à la mort de son père de défaire Vargan, ce qui fut fait à la bataille de Nyorisse en 537. Un an plus tard, le nouvel Empereur fondait sur les lieux de sa victoire la nouvelle capitale impériale : Crobicarn.

Chronologie générale de l’histoire du monde

Premier Âge
0 : Fondation de l’Empire de la Lune
1000 : Destruction de l’Empire de la Lune. Exil des prêtres survivants. Période de troubles et
de chaos ; dispersion des races autrefois fédérées par la Lune.

Deuxième Âge
0 – 550 : Les différentes races se rassemblent en territoires puis en nations.
548 : Fondation du territoire humano-elfique : Lörendiel, ou Rassemblement des Justes.
648 : Début de la guerre humano-elfique. Trois grandes batailles, en 349, 661, et 682.
708 : Bataille de Clerheid.
710 : Traité de Boddlegjá. Fin de la guerre humano-elfique, dissolution du Lörendiel.
712 : Fondation de la Lören. Début de la fondation des royautés humaines. Essors des
Hommes de Karaks.
712-965 : Les nations humaines se développent. Guerres internes. Razzias des orcs et des
gobelins. Période d’obscurantisme.
966 : Début de l’invasion Karaks.
972 : Apogée de l’invasion Karaks.
973 : Bataille de la Clairière. Début du déclin Karaks.
979 : Fin de la guerre des Karaks. Kornakyl rasée.

Troisième Âge
1 : Traité de Myrtha
35 : Fondation de l’Empire. Traité de Varten.
36-36 : Négociations humaines
38 : Election du premier Empereur des hommes, Grégor de Tarn dit Théodric 1.
38-291 : Premier empire des Hommes.
123 : Echec de l’invasion du Tecmen. Désastre de la Pointe du Raz.
124 : Assassinat de Théodric 4
261 : Guerre des elfes et des nains. Emeutes à Myrtha. Bataille de Lören.
262 : Dissolution de l’alliance de Myrtha.
273 : Dworth réintègre l’Empire
289 : Guerre de Kyushu
291 : Bataille de la Passe des trois Morts. Mort de Théodric 16.
292 : Bataille de Klaanesh Fin de la guerre de Kyushu.
293 : Scission de Tarn, de Cainavel, de Lillnois. Fin du premier Empire.
297 : Fin de la construction du mur frontière.
299 : Alliance de Tarn, Cainavel, Loren, Clerheid et lillnois.
314 : Sacre de Théodoric 1.
471 : Dworth indépendant.
542 : Scission de Meurtril. Guerre civile.
543 : Scission de la Lombardie. Assassinat de Théodoric 5.
558 : Réoccupation de Myrtha
637 : Bataille de Nyorisse.